Habitat indigne et habitat insalubre

Mis à jour le 28/05/2024
 

1. Habitat indigne et non décent

Constituent un habitat indigne les locaux ou installations utilisés aux fins d’habitation et impropres par nature à cet usage, ainsi que les logements dont l’état, ou celui du bâtiment dans lequel ils sont situés, expose les occupants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé.

L’habitat indigne et non-décent peut se caractériser en 4 types de désordres :

- la non-décence du logement défini par le décret décence 2002-120 du 30 janvier 2002,

- les manquements aux règles d’hygiène,

- les bâtiments dont l’état présente un danger,

- l’insalubrité qui relève du Code de la Construction et de l'Habitation (CCH) et du Code de la Santé Publique (CSP).

HABITAT NON DÉCENT

Qu’il soit loué vide ou meublé, le propriétaire doit fournir au locataire un logement décent qui ne présente pas de risques manifestes pour la santé et la sécurité des occupants et doté d'équipement et de confort permettant de l'occuper normalement.

Cette obligation concerne la résidence principale du locataire.

Un logement est décent si :

■  La sécurité des locataires est assurée ;
■  La santé des locataires est préservée ;
■  Les équipements essentiels sont fournis : coin cuisine avec évier, eaux chaude et froide, installation permettant un chauffage normal…,
■  Il est protégé contre les infiltrations d’air parasites et permet une aération suffisante ;
■  Il est exempt de nuisibles et de parasites.

Un locataire doit également utiliser son logement convenablement de manière à ne pas le dégrader. Il doit assurer l'entretien courant des équipements mentionnés au contrat et effectuer les réparations locatives.

En cas de litige, bailleur et locataire doivent d'abord rechercher une solution à l’amiable. À défaut, les parties peuvent saisir la Commission Départementale de Conciliation (CDC), puis le tribunal judiciaire ou le tribunal de proximité.

La Caisse d'Allocations Familiales (CAF) ou la Mutualité Sociale Agricole (MSA) doit être informée de ces situations.

MANQUEMENTS AUX RÈGLES D’HYGIÈNE

Les règles d’hygiène en matière d’habitation sont définies par le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) et le Décret n° 2023-695 du 29 juillet 2023 portant Règles Sanitaires d’Hygiène et de Salubrité des locaux d’habitation et assimilés (RSHS).

Il appartient aux maires ou président d’EPCI de s’assurer du respect de ces règles dans le cadre de l’application de leur pouvoir de police générale. Dont la réalisation des visites de constat et si nécessaire les mises en demeure de réalisation des travaux. À défaut de mise en conformité dans le délai imparti l’autorité compétente pourra dresser une contravention de 4ème classe pouvant aller jusqu’à 750€.

BÂTIMENTS DANGEREUX

Sont considérés comme présentant un danger pour la sécurité et la santé des occupants et/ou des tiers les bâtiments entrant en infractions avec l’article L511-2 alinéa 1° à 3° du Code de la Construction et de l’Habitation (CCH) :

1°) « les risques présentés par les murs, bâtiments ou édifices quelconques qui n’offrent pas les garanties de solidité nécessaires [...] »

2°) « le fonctionnement défectueux ou le défaut d’entretien des équipements communs d’un immeuble collectif à usage principal d’habitation [...] »

3°) « l’entreposage, dans un local attenant ou compris dans un immeuble collectif à usage principal d’habitation, de matières explosives ou inflammables [...] »

Un arrêté de mise en sécurité est pris par le maire ou le président de l’Établissement Public Intercommunal (EPCI), au titre du CCH.

INSALUBRITÉ

L’insalubrité est définie par les articles L 1331-22 et L 1331-23 du CSP.

Tout logement, immeuble, installation qui représente un danger ou risque pour la santé ou la sécurité physique des personnes est insalubre.

Par ailleurs, les locaux suivants ne peuvent pas être loués à usage d'habitation, car ils sont considérés comme insalubres pour l'habitation :

  • Sous-sols
  • Caves
  • Combles
  • Pièces avec une faible hauteur sous plafond
  • Pièces de vie sans ouverture sur l'extérieur ou sans éclairement naturel suffisant ou de configuration exiguë
  • Locaux utilisés dans des conditions qui conduisent manifestement à leur suroccupation

La première étape permettant de caractériser un désordre sera la visite par les services de la mairie. Ce premier constat réalisé, le dossier sera étudié en commission afin de déterminer si une visite de l'Agence Régionale de Santé (ARS), ou du Service Communal Hygiène et Santé (SCHS) pour le périmètre de la ville de Strasbourg, est nécessaire afin de vérifier l’insalubrité du logement.

 

 

2. Les dispositifs déployés dans le Bas-Rhin

Le pilotage de la lutte contre l’habitat indigne est assuré par l’État représenté par la Direction Départementale des Territoires du Bas-Rhin.

Le Pôle Départemental de Lutte contre l’Habitat Indigne (PDLHI) assure le traitement et la gestion des signalements déposés sur la plateforme Histologe. Le PDLHI, s’appuie sur une convention renouvelée en 2024 (pour la période 2024-2029), visant à fédérer toutes les initiatives locales et à associer l’ensemble des acteurs concernés (État, CeA, ARS, CAF, EmS, Villes de Strasbourg, Schiltigheim, Haguenau, Bischheim et Sélestat, ADIL, Confédération Nationale du Logement du Bas-Rhin, l'Union Départementale de la Confédération Syndicales des Familles du Bas-Rhin...) pour parvenir à une meilleure connaissance des situations et les traiter sur le plan technique, social et financier, avec concrètement :

■ un rôle d’information, de repérage et de promotion de la lutte contre l’habitat indigne;
■ une assistance et un conseil auprès des collectivités;
■ une mise en concordance et en synergie des acteurs pour améliorer le traitement des situations;
■ un conseil et un accompagnement des occupants et des propriétaires.

Le Plan Départemental de Lutte contre l’Habitat Indigne (PDLHI) signé le 12 septembre 2019 par le préfet du Bas-Rhin et par le procureur de la république auprès du tribunal judiciaire (en cours d’actualisation), développe davantage le volet pénal de la lutte contre l'habitat insalubre. Il fixe ainsi pour une durée de trois ans les actions et les mesures mises en place pour lutter contre les propriétaires indélicats et les marchands de sommeil.

 

3. Résorption de l'habitat insalubre

Issue de la loi Vivien du 10 juillet 1970, la procédure de résorption de l'habitat insalubre est une opération publique visant à traiter l'insalubrité irrémédiable par acquisition publique de terrains ou d’immeubles impropres à l’habitation, dans une optique de protection, de relogement et d’amélioration des conditions de vie des occupants. Ce dispositif, sous maîtrise d'ouvrage des communes ou des EPCI compétents en matière d'habitat, bénéfice de financements de l'Anah, qui peuvent être conséquents.

Pour plus d’information sur la procédure résorption de l'habitat insalubre, il est possible de consulter l’article réalisé sur le sujet par le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement ( CEREMA) sur le site de cet organisme.

 

4. Signalement des situations d'habitat indigne

Quiconque ayant connaissance d’une situation d’habitat indigne (locataires, propriétaires, voisins, élus, travailleurs sociaux, etc..) peut saisir le Pôle Départemental de Lutte contre l’Habitat Indigne (PDLHI) à l’adresse suivante :

Contact

Direction Départementale des Territoires (DDT)
Service Habitat – PAQB - PDLHI
14 rue du Maréchal Juin

BP 50016

67084 STRASBOURG Cedex
Mél : ddt-lhi@bas-rhin.gouv.fr

Pour déposer un signalement : https://histologe.beta.gouv.fr

Pour plus de renseignements vous pouvez également contacter l’Agence Départemental d’Information sur le Logement du Bas Rhin (ADIL 67) :

5 rue Hannong

67000 STRASBOURG

Tél : 03 88 21 07 06

Email : contact@adil67.fr

Site : https://www.adil67.org/

 

5.Documentation

1) à destination des particuliers :

- Relations en locataire et propriétaire

- Guide à destination de l’occupant  

2) à destination des élus :

- Mémo à destination des élus

- Modèle de courrier contradictoire

- Modèle d’arrêté de mise en sécurité procédure ordinaire

- Modèles d’arrêté de mise en sécurité procédure urgente

- Modèle de saisine TA

-  Modèle de mise en demeure de réaliser les travaux

- Guide PNLHI à destination des élus  

- Guide pratique : le pouvoir du maire

- Grille de visite (en cours de réalisation)